Un univers en mutation. Les assureurs se préoccupent de plus en plus de proposer des offres accessibles à tous. Aujourd’hui, l’écosystème de l’assurtech français s’est grandement enrichi. À la fois dans les marchés explorés et les modèles économiques testé, comme le souligne un exercice de cartographie mené par L’Argus avec le cabinet Klein Blue.
Écosystème Assurtech Française
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Il y a cinq ans, l’assurtech Alan devenait une compagnie d’assurance pour opérer sur le marché de la complémentaire santé, après avoir obtenu l’agrément de l’ACPR – le premier qu’elle délivrait depuis 1983. Depuis, l’écosystème assurtech français s’est grandement enrichi, à la fois dans les marchés explorés et les modèles économiques testés, comme le souligne un exercice de cartographie mené par L‘Argus avec le cabinet Klein Blue.
Le monde des assurtech fait parler de lui ces derniers mois : ces jeunes sociétés attirent toujours plus d’investissements. Elles ont ainsi levé en France près de 700M€ rien qu’en 2021 (les précédents records de 2019 et 2020 étaient inférieurs à 200M€), boosters par le développement du néoassureur santé Alan, parmi les pionniers des assurtech hexagonales, et celui du spécialiste de la lutte contre la fraude, Shift Technology.
Derrière ces deux locomotives, l’écosystème assurtech français s’est aussi beaucoup développé au cours des cinq dernières années. Le cabinet Klein Blue Partners recensait 250 sociétés fin 2021, dans un baromètre réalisé avec Finance Innovation, sur lequel s’est basé L’Argus pour mener ce nouvel exercice de cartographie (voir pages suivantes). Surtout, cet écosystème s’est diversifié et emprunte, depuis peu, quelques chemins inédits.
Risques climats et cyber
Loin de se cantonner à des marchés assurantes traditionnels (auto, habitation…) faisant appel à une technique actuarielle rodée, de plus en plus d’assurtech se lancent sur des risques complexes ou émergents. Il n’est pas anodin de constater l’essor de start-up comme Descartes Underwriting sur l’assurance paramétrique et, plus globalement, l’intérêt affiché par ces sociétés technologiquement avancées pour les risques liés au climat. Parmi ces marchés en expansion, les assurtech s’attaquent aussi au cyber, sur lequel les assureurs traditionnels cherchent encore des solutions.
Si quelques assurtech pionnières américaines, comme At-Bay, Coalition ou Envelop Risk (qui se concentre sur la réassurance du risque cyber, lire ci-contre), se sont déjà constitué une base de clientèle, la France n’entend pas être en reste, comme en témoigne la récente levée de fonds de Stock. Cette société entend « devenir la référence de la cyberassurance en Europe », pour reprendre l’expression de son cofondateur Jules Veyrat. Son premier produit est positionné sur un segment pour lequel les assureurs traditionnels semblent toujours tâtonner, les TPE et PME (voir L’Argus n°7737).
Le modèle de cette assurtech illustre l’évolution de cet écosystème. Stoïk, soutenu par plusieurs noms du monde de l’assurtech (le cofondateur de Luko, Raphaël Vullierme, fait partie des investisseurs; celui de Seyna, Philippe Mangematin, figure parmi les associés), s’est associé à plusieurs (ré)assureurs dont, en premier lieu, le néoassureur Acheel.
Une démarche qui ne doit rien au hasard. Dans l’univers français de l’assurtech, les demandes d’agrément auprès de l’ACPR pour devenir assureur de plein droit se multiplient. Après Alan qui a ouvert la voie en 2016, le néoassureur dommages Seyna a obtenu ce sésame en 2019, suivi, en 2021, par le généraliste Acheel et Mina, spécialiste de l’assurance liée à l’immobilier (GLI et PNO pour l’heure). Son cofondateur, Gérard Deray, estime que le statut de néoassureur lui donne davantage de marge de manoeuvre. « Sur des marchés de niche, la maniabilité technique pour un courtier est proche de zéro », explique-t-il. Il espère, en revanche, faire la différence face aux assureurs traditionnels, qui concentrent leurs efforts d’innovation sur les marchés de masse, comme l’auto ou la santé.
La course à l’agrément
Ce mouvement ne semble pas près de s’arrêter : Assurly, le spécialiste de l’emprunter, court après son agrément depuis des mois, tandis que le né-courtier dommages Léocare y songe de plus en plus et que la jeune pousse Today (voir L’Argusn°7740) assume, à peine lancée, de chercher à l’obtenir à moyen terme. Fort de plus de 200 000 assurés en habitation, le français Luko a quant à lui franchi le pas en début d’année… en allant chercher son agrément outre-Rhin!
Expansion européenne
En mai 2021, son cofondateur, Raphaël Vullierme, estimait pourtant que « devenir assureur n’est pas un but en soi : nous y avons réfléchi, mais ce n’est pas une priorité » (voir L’Argus n°7715-7716). Mais les choses se sont accélérées l’été dernier avec l’acquisition de l’assurtech allemande Coya qui, dès 2018, avait obtenu son agrément auprès de la Bafin (l’équivalent de l’ACPR outre-Rhin). « Après l’Espagne, nous réfléchissons à nous lancer aussi en Allemagne, avec la conscience qu’il y était important de nous associer avec un partenaire local », souligne-t-il aujourd’hui. Coya a ainsi été rebaptisé Luko Insurance AG et, grâce à son agrément, a vocation à devenir la plateforme d’assurance de l’ensemble des filiales du groupe en Europe – et donc en France – grâce à la LPS (libre prestation de services). Luko, qui opère dans l’Hexagone en tant que managing general agent (MGA, voir L’Argus n°7721 – 7722), continuera toutefois à y travailler avec différents porteurs de risques.
Des mutations qui devraient se poursuivre. Avec cinq levées de fonds officialisées pour le seul mois de janvier 2022, l’écosystème assurtech français n’entend pas ralentir son développement.
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